Compostelle : initiation au chemin espagnol

By Philosophine | Chemin de Compostelle

compostelle chemin espagnol

Hey ! Je suis contente de vous retrouver pour ce 4ème volet qui clôture notre épopée sur la Voie du Puy ! Je suis d'autant plus enjouée que je n'étais pas certaine de pouvoir reprendre le chemin cette année ! 😝

Et oui, j'ai utilisé mes économies pour payer ma formation en EFT, pensant que je pourrais toujours remettre le chemin à l'année prochaine... 😞 Sauf que l'été arriva et le chemin m'appela encore une fois ! 

Alors j'ai eu une super idée : proposer des séances d'EFT à prix libre, d'une part pour m'entrainer et perfectionner ma méthode et d'autre, pour financer mon chemin ! Et ça a marché !! Je tiens d'ailleurs à remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ce que mon projet se réalise ! 🙏🏼

Bon, revenons au chemin.

Vous le savez, j'aime donner une thématique à chacune de mes aventures. J'avais prévu de mettre en pratique les ateliers CNV (communication non violente) auxquels j'ai participé cette année. J'avais emporté un petit bouquin à potasser et tout et tout... mais puisque jamais rien ne se passe comme prévu, je n'ai même pas ouvert le livre ! 😅

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Un départ sous le signe de la fatigue...  

Ces derniers mois, j'ai enchainé formations, déplacements, entrainements... Je suis sortie de ma zone de confort encore et encore. Je suis fatiguée. J'ai besoin de vacances, de décrocher de mon quotidien, de lâcher prise. Or, si le chemin offre un dépaysement total, ce n'est pas de tout repos d'autant que c'est moi qui m'occupe de toute l'organisation et que cette année, nous passons la frontière espagnole. C'était peut-être pas le meilleur plan pour recharger mes batteries ! 😅

22 août 2024, nous partons en direction de Paris. Premier coup de stress : la navette pour se rendre à la gare Meuse TGV est en retard, très en retard ! Non pitié, ne me mettez pas des bâtons dans les roues dès le début... 😭 

Le bus arrive, la conductrice en stress... elle fait retarder le TGV et met le turbo ! Je la remercie chaleureusement d'avoir fait son possible pour nous conduire à bon port en temps et en heure. Je la sens soulagée, et moi aussi. 😆

Arrivées en gare de Paris-Est, nous marchons en direction de la gare d'Austerlitz. Je connais le chemin par cœur pour y avoir fait plusieurs allers-retours cette année. Il fait doux, le soleil est avec nous, nous prenons le temps de flâner le long du canal St-Martin... Un petit air de vacances...

Mon sac doit faire entre 12 et 13 kilos. C'est pas mal me direz-vous pour un gabarit comme le mien mais je suis en autonomie d'eau et nourriture pour deux ou trois jours car demain nous n'aurons pas l'opportunité de nous ravitailler. Le poids devrait diminuer par la suite.

Je ne suis pas tranquille avec mes sandales (les mêmes que les années précédentes), je pressens qu'elles vont me lâcher... Au bout de quelques kms, j'attrape déjà des ampoules... alors que j'ai préparé mes pieds un mois à l'avance avec la crème Nok. 😫

Je me rends compte qu'elles sont bien plus usées que je ne l'imaginais. Je les ai portées régulièrement au cours de l'été sans probléme mais avec le poids du sac, mes semelles sont encore plus écrasées. Je sens des bosses, des creux... c'est mal barré ! Je prie pour que mes pieds s'adaptent au plus vite ! 

Nous patientons au jardin des plantes jusqu'à sa fermeture avant de rejoindre la gare d'Austerlitz qui est juste à côté.

C'est la deuxième fois que je prends le train de nuit en mode "couchette" et j'aime bien. C'est doux. Nous sommes agréablement bercées tout au long de la nuit...

Si un jour vous êtes amenés à le prendre, privilégiez le billet première classe. Parfois, ce n'est pas tellement plus cher et c'est beaucoup plus de confort.

Il y a 4 couchettes au lieu de 6 dans le compartiment et croyez-moi, ça fait toute la différence ! 

Il y a également la possibilité de choisir un compartiment réservé aux femmes, ça peut être plus rassurant si vous voyagez seule.

Jour 1 : retour sur le chemin ! 

Nous nous réveillons tranquillement, bercées par le train, regardant le paysage défiler à travers la baie vitrée tandis que nous sommes bien au chaud sous la couette. Quel confort ! Profite, ça va pas durer ma cocotte ! 😅

Le train fait un arrêt à Bayonne. Problème technique... Nonnnnn !! J'espère ne pas rater mon bus en gare de Pau !

Une heure plus tard, il repart... 

Nous arrivons à Pau pile à l'heure du bus qui nous conduit à Aire sur l'Adour, là où nous nous sommes arrêtées l'année dernière.

À peine réveillée, les yeux pas en face des trous, pas coiffée, je me fais draguer par le chauffeur du bus devant tous les passagers... Merci monsieur pour l'accueil, je n'en demandais pas tant ! 🤣

Le bus nous amène à la sortie de Aire sur l'Adour, près d'un rond-point... le chauffeur me demande d'un air déçu si je suis sûre de vouloir m'arrêter ici... euh oui oui ! 😅 On retrouve la balise du GR65 dans un lotissement, pour un début de chemin c'est pas hyper enthousiasmant, d'autant qu'il n'y a aucun quidam en vue !

Très vite nous sortons de la ville pour arriver à un petit lac où nous rencontrons enfin un pèlerin qui nous salue brièvement, plongé dans ses pensées.

Hormis le petit lac - où trône fièrement un slip de bain oublié, ça arrive souvent sur le chemin 🤣 - le paysage est monotone. Ce n'est pas la plus belle partie. Je me souviens l'année dernière  du tronçon avant d'arriver à Aire-sur-l'Adour, je n'avais pas trop aimé. L'ambiance était plus tristounette...

Des champs de maïs, encore et encore...

Pause midi dans un abri au bord d'une route passante. Ce n'est pas le plus bel endroit pour manger mais c'est le seul que j'ai trouvé. Et puis, il y a un robinet d'eau ! Je n'ai pas pu remplir ma bouteille depuis mon départ, il est donc le bienvenu !

Nous croisons une pèlerine mais elle ne parle pas français, une allemande je crois ! À ce stade, on a du mal à ressentir la magie du chemin.  

Après une bonne quinzaine de kms, nous arrivons à Miramont-Sensacq (avec notre sac 😎). On repère un très joli endroit pour bivouaquer mais on a prévu de camper à la ferme Marsan, à quelques kms de là... Dommage, nous aurions été bien ici ! 

Nous retrouvons le jeune homme perdu dans ses pensées et cette fois engageons la conversation. Il vient de Suisse et a peu de temps et peu d'argent pour rejoindre Santiago alors il avale de nombreux kms par jour. Sa stratégie est de marcher le plus tôt possible, se reposer aux heures les plus chaudes, puis de repartir en fin de journée jusqu'à la tombée de la nuit avant de poser sa tente dans un petit coin de nature... 

Il fait un brin de toilettes au robinet près de l'église, se lave les cheveux à l'eau froide avant de se remettre en marche... C'est pour moi le profil type du pèlerin authentique. Je suis admirative.

Un peu plus bas dans le village, on achète du pain à la maison Albert. Jean-Pierre est fier de nous montrer son fournil où il fabrique son pain artisanal et accueille des personnes en reconversion. Il espère aménager un gîte pour les pèlerins dans sa grande et vieille demeure ! 

Nous nous apprêtions à quitter le village quand nous vient l'idée d'appeler la ferme Marsan, histoire de prévenir de notre arrivée (nous n'avons rien réservé, comme toujours !). La propriétaire doit partir et ne peut pas nous recevoir...

Bon et bien c'est décidé, nous resterons ici ce soir et retournerons près de l'église ! Il y a un superbe panorama, un robinet d'eau, des tables pour manger ! 

Un pèlerin débarque, c'est Jean-Michel. Comme nous, il trouve le spot sympa pour y passer la nuit. Nous l'invitons à manger à notre table. Il nous raconte des bribes de sa vie, pourquoi il s'est mis en chemin... Tout est propice pour que je lui offre un petit livre d'EFT qu'il accepte avec plaisir ! 

Ah oui je ne t'ai pas dit ! J'ai emporté à nouveau 10 petits livres d'EFT à semer sur mon chemin ! Mais t'inquiète pas ils sont tous petits et pèsent environ 75g chacun. 😇 

Tandis que je fais ma toilette au robinet sous un magnifique soleil couchant, une femme promenant son chien accoste ma mère. Elle vient fermer les portes de l'église et apprécie de discuter avec les gens de passage. Elle est d'origine anglaise et se dit honteuse de mal parler français malgré sa trentaine d'années passées en France ! À ce moment-là, je ne réalise pas que cette rencontre annonce le tempo de mon chemin : les langues étrangères ! 😁

Sa présence est rassurante. Elle habite juste en face de l'église et je m'y sens en sécurité. C'est toujours un peu flippant de reprendre le bivouac ! Une fois sous la tente, les peurs reviennent. On entend le cri de trois chouettes qui se répondent entre elles. C'est beau mais un chouia angoissant. 😆 C'est juste le temps d'une nuit... se réhabituer aux bruits... aux sensations...

Allez, sur ce... bonne nuit ! 🌙

Jour 2 : rencontre avec les copines d'EFT 😍

Il fait beau, il fait chaud ! Je n'ai pas pris beaucoup de photos aujourd'hui car le paysage est toujours aussi monotone et n'ai pas grand chose à raconter. Exceptés quelques petits passages ombragés, nous marchons sur des routes goudronnées, bordées de champs de maïs... 🌽 

Nous arrivons chez Roxette dans le petit village de Pimbo, un superbe endroit où on peut se restaurer. Cette veille bâtisse a été remise en état par la jeune propriétaire qui a tout redécoré avec des objets de récupération. Sa maman nous avoue à demi-mot qu'elle a aussi fait purifier les lieux énergétiquement... et croyez-moi, ça se sent ! Good vibes assurées ! 🤩

On rencontre Rita originaire de Sicile mais qui vit en Lorraine. Elle ne me croit pas quand je lui dis que je viens de la Meuse, elle habite à la frontière meusienne. 😁

Il y a aussi Pierre & Cédric, le père et le fils, qui marchent avec une petite charrette dans laquelle s'entassent leurs bagages. Ils prévoient d'aller jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port. 

Je bois un chocolat avec les viennoiseries achetées le matin même. Il est très bon.

Je lâche du lest coté nourriture, je ne suis pas en période d'allergies sévères. Et puis Monique, ma thérapeute, a fait un sacré travail de désensibilisation qui a nettement amélioré ma digestion. 

Alors je ne me priverai de rien cette année... 😇

Une seule ombre au tableau en cette belle journée : j'ai mal aux pieds. J'ai deux belles ampoules sous les pieds que je protège comme je peux. La semelle de mes sandales est tellement déformée que je souffre à chaque pas. Mais j'ai encore l'espoir que mes pieds s'endurcissent... 😅

Nous poursuivons notre chemin jusqu'à Arzacq-Arraziguet. Il se met à pleuvoir. Nous nous abritons sous le porche de l'église pour manger. Pierre et Cédric ont eu la même idée. Ils sont courageux tous les deux. A 68 ans, Pierre chemine sans bâton... tandis que Cédric, son fils, tire la charrette. Ils bivouaqueront encore ce soir, malgré la pluie. 

De notre côté, notre gite est réservé pour ce soir ! Nous dormirons bien au chaud chez Marion, ma collègue d'EFT. Elle habite à quelques kms d'ici. Une super opportunité pour se rencontrer ! 

Nous devions nous retrouver à Louvigny mais le temps se gâte et nous sommes fatiguées. Marion propose de venir nous chercher dès maintenant, on accepte volontiers !

Valjean nous fait visiter les environs en attendant l'arrivée d'Elyette, ma deuxième collègue d'EFT qui habite également dans les environs. Sacré hasard ! Nous nous sommes rencontrées virtuellement durant notre formation d'EFT et nous nous entrainons régulièrement pour améliorer notre pratique, partager nos galères, nos réussites... 😄

Nous passons une superbe soirée tous ensemble, avec la petite famille de Marion, en toute simplicité.

Les filles sont aussi adorables qu'en visio et je suis très heureuse de les rencontrer. Elles me sont d'un grand soutien pour mon projet professionnel. Une pensée à Noëlle, notre formatrice ! 😁

Marion et son compagnon sont aux petits soins et nous ont préparé un délicieux repas. Elyette s'est chargée du dessert. Comme ça fait du bien de manger un vrai repas chaud après trois jours de grignotage ! 😄

Ce soir, nous allons dormir au calme, dans un bon lit douillet... Je prie pour que mes pieds se régénèrent... (oui oui j'y crois encore ! 😅)

Jour 3 : j'en peux plus... 😰

Nous nous apprêtions à partir lorsqu'au dernier moment, ma mère et Marion décide d'échanger leur place. Marion devient pèlerine tandis que ma mère s'occupera des enfants... euh pas sûre qu'ils soient d'accord ! 😆

Détournées de quelques kms du chemin, elle nous ramène à Louvigny en voiture ou nous retrouvons nos balises du GR65 ! Et c'est reparti pour une journée de marche. Les paysages changent, les champs de maïs ont laissé place à un panorama valloné...

À peine sommes-nous en route qu'un deuxième petit-déjeuner nous attend ! Comment résister à des figues et tomates fraichement cueillies, déposées sur les escaliers à l'entrée d'une maison.

Gratitude 🙏🏼

Il est pas loin de 11h lorsque nous atteignons Fichous-Riumayou. C'est le moment de faire une pause, visiter l'église, reposer et soigner mes pieds. Nous faisons la connaissance de Sylvie qui chemine en famille avec son mari et ses enfants. Puis, Pierre et Cédric nous rejoignent pour y casser la croûte.

Pour nous, ce n'est pas encore l'heure de manger...

Aujourd'hui, nous parcourons 18 kms et je souffre beaucoup. Mes pieds ne s'adaptent toujours pas. Je randonne depuis petite et j'ai toujours eu des problèmes d'ampoules et seule la crème Nok s'est révélée efficace. Seulement, en sandales ce n'est pas possible à moins de porter des chaussettes sinon les pieds glissent.

L'année dernière, j'avais préparé mes pieds un mois à l'avance en appliquant chaque soir un peu de crème Nok et cela avait considérablement réduit le nombre d'ampoules !

Mais cette année, rien y fait... le problème provient des sandales usées. Les ampoules sont placées à un endroit où tout le poids de mon corps repose. De ce fait, elles n'ont pas le temps de cicatriser... Je désespère...  

Nous faisons une halte à Larreule près de l'église St-Pierre un peu à l'écart du village. Il y a un abri avec des toilettes, robinet d'eau et même des tables pour pique-niquer. C'est le moment de se restaurer ! 

Et comme tu peux le voir, nos repas sont toujours variés et bien fournis ! Concombre, courgette, olives, tomates de Marion, fromage, crackers, pain, graines, chocolat, barres de céréales...

Un cycliste s'arrête, on discute. Sa femme fait le chemin tandis qu'il visite la région en vélo et ils se retrouvent chaque soir dans leur camping-car. C'est une manière originale de faire le chemin !

Je me décide quand même à monter jusqu'à l'église qui ne paye pas de mine à l'extérieur mais qui pulse énergétiquement à l'intérieur ! 🤩

Elle me transporte, j'aurais pu y passer des heures ! Des endroits comme celui-ci redonnent de l'énergie et apportent de la paix, de la sérénité. En sortant, je me sens revigorée ! 

Et c'est reparti ! Le temps est couvert, il fait un peu frais lorsqu'on s'arrête mais ce n'est pas plus mal. C'est dynamisant ! 

Petite halte à l'église d'Uzan si je me souviens bien... avec sa jolie statue de bois qui nous tend les bras. On a envie de lui faire un câlin ! 🥰

Quelques kms plus loin, nous faisons une pause au gite communal de Géus-d'Arzacq qui accueille les pèlerins pour la nuit et offre une boisson à ceux qui ne sont que de passage comme nous aujourd'hui. 

Nous faisons la connaissance d'un Alsacien et d'un jeune mexicain qui a très envie d'échanger ! Bien que je connaisse l'espagnol, je me sens trop "nulle" pour communiquer... je n'ose pas. Je lui dis que je comprends ce qu'il dit mais que je n'arrive pas à parler. Je ne suis pas à l'aise.

La femme qui s'occupe du gite me demande d'où je viens. Elle a vécu et travaillé plusieurs années à l'Adapei dans le Nord Meusien ! Je connais bien cette structure car j'y ai passé mon permis de conduire l'année dernière. On discute, ce qu'elle regrette le plus ce sont les marchés de Noël du Grand-Est ! 🎄

Après une visite de l'église, nous repartons en direction de Castillon. C'est ici que nous dormirons cette nuit, près du cimetière. Il y a une table, un robinet d'eau... c'est parfait. 


C'est l'enfer pour marcher, mes pieds n'en peuvent plus. J'emprunte les crocs de ma mère pour faire les quelques pas qui séparent la table de pique-nique de la tente et du robinet d'eau. Je me traine, j'ai l'air d'une petite mémé... 

En route, nous avons trouvé un beau figuier avec des figues bonnes à manger, bien qu'elles soient vertes. Nous mangeons les plus avancées et laissons les autres dans un sachet plastique durant la nuit. Demain, elles seront mûres à point !  

Je fais un brin de toilette au cimetière en étant la plus discrète possible car il y a des maisons pas très loin. L'avantage d'emporter une jupe longue, c'est qu'on peut se laver assez facilement tout en étant cachée. 😅

On m'a demandé si l'eau froide n'étant pas dérangeante. Non, chez moi je finis toujours ma douche par un jet d'eau froide et lorsque je fais une toilette de chat, j'utilise de l'eau froide. Ma peau du visage y est tellement habituée que je ne supporte plus l'eau chaude !

Je rejoins la tente, il y a déjà quelqu'un à l'intérieur !  😄

Deuxième nuit de bivouac. Je mets les bouchons d'oreille, le masque... je suis tellement fatiguée que je n'ai même plus l'énergie d'avoir peur ! 😴

Jour 4 : stop, j'arrête de souffrir ! 😝

Réveil avec un joli lever de soleil (tu peux voir à gauche une partie de notre camp de manouche avec les serviettes qui sèchent sur le grillage... 😅).

Je prends conscience que je ne peux pas continuer ainsi. J'ai trop mal aux pieds. Ça ne peut pas guérir tant que je ne change pas de chaussures. Aucun miracle ne peut se produire.

Il me revient en tête la guidance que Sorine m'a fait sur mes vies antérieures. Il y avait cette femme qui faisait des pèlerinages par dévotion et qui souffrait, voulait toujours en faire plus pour mériter sa place au ciel. Ne serait-ce pas elle qui se manifeste à travers une partie de moi ? 🤔

Ok, la souffrance fait partie du chemin, c'est même elle qui favorise les petits instants de bonheur et de magie mais est-ce vraiment utile d'en rajouter ? Il y a des limites quand même !

Non, je ne peux pas continuer ainsi, c'est stupide. La solution c'est de changer de chaussures, peu importe le modèle que je trouve... Pour une fois, la balance que je suis est 100% sûre de sa décision ! 🤣

On est lundi, les magasins sont ouverts. Youpi ! Je cherche la première enseigne la plus proche : Intersport à Orthez. Seulement ce n'est pas sur le chemin... Et pas possible d'y aller à pied. 🤔

Notre premier sauveur arrive ! Il s'appelle Hervé, il est agent municipal et on lui demande par hasard s'il y a un bus qui passe... Hélas non. Il faut aller jusqu'à Arthez mais il peut nous y emmener, c'est sur son chemin ! Yes ! 😎

Ce mini-voyage marque le début d'une série de péripéties motorisées ! 😝

Arrivés à Arthez, Hervé nous dépose à l'arrêt de bus qui ne passera jamais. Il a été remplacé par une navette qu'il faut réserver la veille du départ. Bon, c'est mort. Que fait-on ?

Nous retrouvons nos jeunes d'hier : l'alsacien et le mexicain accompagnés d'une allemande et d'un autre français. Ils nous aident à chercher une solution car tous les commerces sont fermés dans cette ville en raison des fêtes qui ont eu lieu ce week-end ! Tous... ? Sauf "Au Coin Cosy", le bar restaurant de Nathalie dans lequel on se réfugie. 

Nous lui expliquons notre situation et elle nous aide à trouver une solution... elle ne voit que le stop... et nous indique l'endroit le plus propice lorsque lui vient une idée : lancer un appel sur sa page Facebook !

Matthieu répond présent ! Patron du bar d'en face, il prévoit de se rendre à Orthez en fin de matinée, ce qui nous laisse le temps de papoter tranquillement avec Nathalie. 

Son petit bistrot est super chouette, entièrement fait avec de la récup, des vieux meubles, une vaisselle dépareillée. On discute, elle parle de sa vie, de ses soucis, je lui offre un petit EFT, elle nous offre nos consommations... 🙏🏼

Matthieu nous dépose à la zone commerciale non sans pester contre cet amas de béton et leurs enseignes moches... Je suis bien d'accord. Je n'aime pas non plus ces zones impersonnelles mais il y a urgence. 

Il est pas loin de midi et le magasin s'apprête à fermer, le patron me signale gentiment qu'il me faut faire vite, je lui dis que c'est une urgence et que j'en ai pas pour longtemps ! 😅

Je regarde les sandales, pas le choix et rien d'adapté pour la longue marche. Je me rabats sur les chaussures fermées, je vois une promo, elles sont pas trop moches, j'essaie, c'est bon je prends ! J'attrape deux paires de chaussettes au passage et hop, me voilà à la caisse avec un grand sourire "z'avez vu, j'ai fait vite 😎".

Première fois que j'achète un truc aussi rapidement... 🤣

Je te laisse juger par toi-même l'ampleur des dégâts... Adieu mes jolies sandales. Merci de m'avoir soutenue durant tous ces kilomètres ! Je les dépose dans la poubelle - et ceux qui m'ont fait la remarque que j'aurais pu au moins les recycler, bordel mêlez-vous de vos affaires ! 😡

Bon... c'est pas le tout mais faut repartir maintenant... comment fait-on ? Nous sommes dans une zone commerciale un temps de midi sous la pleine chaleur. Je cherche un arrêt de bus, je n'en vois pas.

Ma mère accoste des gens sur le parking. Heureusement qu'elle est là, car je suis pas encore capable de faire ça... 😅 Les gens se méfient et les refus sont nombreux. Parfois c'est le véhicule qui est trop petit lorsqu'ils viennent de remplir le coffre !

Notre sauveur s'appelle Pépito. Il a une belle petite camionnette avec plein de place à l'intérieur ! Par contre il nous prévient : "Je ne connais pas le village où vous voulez aller - bien qu'il ne soit qu'à 5 kms - et je n'ai pas du tout le sens de l'orientation !"

Sur le coup, je crois qu'il nous taquine mais en fait non. Il nous raconte des anecdotes hilarantes ! En effet, c'est vraiment pathologique chez lui. Qu'est-ce qu'on rigole ! 

Du coup, je prends les choses en main et lui indique la route jusqu'au village d'Argagnon. 😅 Je ne sais pas où passe exactement le chemin et lui dis de nous déposer là où il peut garer sa camionnette. Il s'arrête pile poil devant la balise du GR65 ! Pas le sens de l'orientation mais il a de l'intuition le bonhomme... à moins que ce ne soit qu'un coup de chance ! 🍀

Après cette série de péripéties - et de belles rencontres - je suis remontée à bloc ! J'ai adoré, on se serait cru dans la carte aux trésors ! 🤣

Nous reprenons le chemin, à pieds cette fois, jusqu'à Maslacq pour notre pause déjeuner. Nous avons profité d'être dans la zone commerciale pour nous ravitailler. Afin de ne pas trop porter, on essaie de manger aussitôt après les achats peu importe le moment de la journée.

Pendant que nous mangeons, nous servons de repas à des moustiques affamés. J'ai tenté de trouver un répulsif efficace et naturel avant de partir et je me suis rabattue sur celui du Dr Valnet, pourtant réputé mais l'efficacité reste limitée. 

J'ai usé la bouteille en quelques jours et ça ne m'a pas empêché d'avoir une centaine de piqures... Heureusement, j'ai ma jupe pour me protéger du soleil et des moustiques mais comme elle est trop courte ils s'attaquent aux chevilles, les saligauds ! 

Ce soir nous avons prévu de camper la tente à l'Abbaye cistercienne de Sauvelade. Il ne faut pas trainer parce qu'il reste des kms ! Et sous cette chaleur, c'est fatiguant. Les paysages sont de plus en plus chouettes, de jolis panoramas vallonnés, c'est de plus en plus beau. 

J'ai toujours mal aux pieds mais je ne sens plus le sol à travers les semelles, que de confort ! Je regrette vraiment de ne pas avoir pris en compte l'état de mes chaussures avant de partir. Mais comme financièrement tout est toujours juste, je limite les dépenses... 

J'ai également pris ma petite paire de tong Crocs de rechange mais elle arrive également en fin de vie après 9 années de loyaux services ! Je ne peux plus compter sur elles. 

Après une grande descente dans la foret, nous arrivons à l'Abbaye de Sauvelade où sont déjà installés trois jeunes allemands. Nous campons dans le parc et avons accès à la cuisine commune et aux sanitaires du gite municipal.

Bel endroit. Dommage que l'herbe du parc soit si haute, cela amène beaucoup d'humidité dans la tente. 

Le soir, débarquent deux ouvriers d'un chantier voisin dont un Réunionnais très enjoué. Ils viennent d'acheter tout le nécessaire pour faire un punch martiniquais et voulait en offrir à tout le monde, ne comprenant pas qu'on puisse refuser ! 

Mais personnellement, ce n'est pas dans mon état d'esprit de boire sur le chemin. Je bois très rarement et je ne sais pas comment mon corps pourrait réagir. Je n'ai pas envie de finir ma soirée avec un mal de tête et je veux être en forme pour demain !

Nous préférons quitter la cuisine pour manger au calme dehors... car trop bruyant et festif en cuisine pour moi ! Les allemands ne sont visiblement pas plus à l'aise que nous et se réfugient dans leur tente.

Petit tour nocturne autour de l'abbaye avant d'aller au dodo ! 🌙

Jour 5 : après l'effort, le réconfort 😎💦

La tente est toute mouillée par la rosée... On la laisse sécher au soleil parce que remballer une tente mouillée, ce n'est pas génial ! Les trois jeunes font comme nous, retardant leur départ matinal.  

J'en profite pour prendre soin de mes pieds (et oui encore ! 😝). C'est mon rituel du soir et du matin et ça prend du temps... nettoyer la zone, chauffer l'aiguille pour percer les ampoules qui se reforment chaque jour au même endroit, mettre des pansements... J'en ai marre.

Bien que mes nouvelles chaussures ne m'agressent plus, il faudra du temps pour que les ampoules cicatrisent...

Sur la coupole de l’Église, est projeté un petit film qui retrace l'histoire de l'abbaye et du village. C'est insolite mais super chouette comme idée ! Hormis un petit détail : une légère déformation due à la forme du support de projection... ce qui donne une coiffure excentrique aux différents protagonistes. Fou rire garanti !

J'aime cet endroit et je sens l'appel d'y laisser un petit livre d'EFT...

Nous quittons Sauvelade où je serais bien restée plusieurs jours. J'adore ces lieux de quiétude, les vieilles pierres, l'énergie qui s'y dégage... 

Quelques kilomètres plus tard, nous tombons sur un merveilleux endroit au bord du chemin, superbement aménagé avec une musique d'ambiance et tout ce qu'il faut pour se détendre, boire et grignoter !

Mille mercis à la personne qui a eu l'idée de créer ce petit coin de paradis !

Nous y retrouvons nos trois jeunes allemands avec qui il n'y a pas encore eu de liens, hormis quelques balbutiements échangés. 😅 Ils parlent 3 mots de français, je ne parle pas du tout allemand ! Les regards sont encore un peu timides... chacun ne sait pas trop comment faire ! 

Et il y a de quoi lire aussi ! 🤓

Regardez-moi ce paradis ! Il y a des tables, des chaises, des vieux fauteuils et canapé, de l'eau, de quoi se préparer un café, un thé, des madeleines... et même une balançoire ! Le tout en donativo, c'est-à-dire que tu donnes ce que tu veux. 

J'y dépose un petit livre EFT. 😁

Après une belle pause régénérante, nous voici reparties. Le paysage est de plus en plus beau, ça devient (presque) un plaisir de marcher malgré mes douleurs plantaires ! 

Quelques mètres plus loin, un autre lieu d'accueil offre une pause rafraichissante mais on passe notre chemin, si on s'arrête partout on n'arrivera jamais. 😅 C'est dommage qu'ils soient si rapprochés. Parfois on ne rencontre aucun lieu de ce genre durant la journée et parfois, il y en a plusieurs d'affilé...

Je ne peux pas m'empêcher de m'arrêter quand même deux minutes pour faire un câlinou aux deux poilus qui ne se quittent pas.

Sur une petite route paumée, une voiture de gendarme s'arrête à ma hauteur tandis que ma mère est loin derrière. C'est stupide mais mon sang ne fait qu'un tour et je me demande pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? (Le vieux réflexe de la peur de l'autorité ! 😝) L'un d'entre eux me demande si tout va bien, si j'ai de l'eau, où je vais et de quelle région je viens. 

"Je viens de la Meuse, Bar-le-Duc."

"Non !!! J'ai grandi à Revigny, j'allais à la piscine à Bar-le-Duc quand j'étais gamin ! Vous connaissez peut-être ma mère, elle était institutrice à machin chose... blablablabla...

(Je me suis fait un pote 🤣)

Et il ajoute : "Au moins vous êtes polie, l'homme qu'on a croisé avant vous n'a pas voulu nous parler... (peut-être qu'il a eu la peur du gendarme lui aussi... 😅).

Une petite halte à l'église de Méritein pour se rafraichir les pieds sur la jolie mosaïque au sol. J'adore marcher dans les églises pieds nus, ressentir la fraicheur des pierres et les énergies des lieux ! 

Arrivées à Navarrenx, nous sommes accueillies par de nombreux pèlerins immortalisés ! C'est un photographe local qui a eu l'idée de prendre en photos les pèlerins de passage l'année dernière et de les afficher sur le mur. Mes amis Xavier et Katherine y ont participé ! 

Je les cherche mais ne les trouve pas... ☹️ 

Je continue ma route et alors je tombe sur un deuxième mur des pèlerins ! Les amis sont-ils ici ?  

Je cherche, je cherche... oh le beau minet ! Mais toujours pas de Xavier ni de Katherine... 

Je m'approche et regarde mieux... hé mais si ! Je les ai vus !!! Là, tout au haut, au dessus de la "Promenade de la porte d'Espagne". Qu'ils sont beaux nos amis pèlerins !  D'ailleurs, ils vont reprendre le chemin d'ici quelques jours, à partir de Roncevaux...

Une petite voix me dit que ce serait cool de les retrouver là-bas et de poursuivre le chemin ensemble. 😇 Même si ce n'est qu'une soirée ou une étape car ils ne marchent sans doute pas au même rythme que nous.  

Cette idée me réjouit mais ça me met quelque peu la pression ! Je sais qu'une fois que je commence à contrôler les choses, ça casse la magie du chemin et plus rien n'est fluide...

Nous nous arrêtons au camping de Navarrenx. Il y a une piscine !!! 🤩 J'y passe un bon moment de détente bien que l'eau soit fraiche (c'est pour ça qu'il n'y a pas grand monde ah ah !) mais ça fait tellement de bien !  

J'ai repéré un stand de pizza ! Pas de bol, ce jour-là il est fermé... mais remplacé par un food truck tenu par une portugaise qui fait des spécialités de son pays. Tout est à base de viande et de poissons... sauf le riz aux petits légumes et les pommes de terre sautées !

Parfait, ça nous fera un excellent repas cuisiné pour ce soir ! Tout est délicieux, copieux et vraiment pas cher... On va même garder du riz pour demain ! On finit sur une bonne gaufre au chocolat ! Miam ! 😋

Je continue de bien gérer la bouffe sans faire plein de réserves. Mon dos me dit merci ! 😅 Les années précédentes j'emmenais beaucoup trop par peur du manque. 

Cette année, je gère bien. J'achète au fur et à mesure, j'arrive à diversifier et à sortir du classique "sandwich pain/fromage".

Et puis on rencontre beaucoup de figuiers sur le chemin et ça, c'est le paradis ! 😍

Ça fait du bien d'être au camping ! J'ai toujours aimé l'ambiance des petits campings familiaux avec leur diversité de population. Néanmoins je trouve le prix onéreux pour le peu de prestations. J'ai connu des campings bien moins chers avec l'accès à une salle où on pouvait disposer d'une bouilloire, de prises électriques, etc. La petite tisane du soir me manque... 😇

À côté de nous, un couple avec un jeune enfant loge dans leur camping-car. Ils sont en train de manger et ont l'air sympa. Ma mère ose leur demander de l'eau chaude et nous buvons notre petite tisane avec un carré ou deux de chocolat, petite routine réconfortante du soir ! 😚✨

Jour 6 : un bon dans le temps 🕰️

Une autre voisine, en camping-car aussi, m'observe en train de ranger la toile de tente depuis sa petite lucarne. Elle m’interpelle et on commence à discuter. Elle est admirative de ce que nous faisions et de notre matériel. Elle me pose beaucoup de questions avant de demander l'âge de ma maman : bientôt 72 ans.

Elle s'excuse aussi pour le gros "boom" de cette nuit (que je n'ai pas entendu mais qui a réveillé ma mère !). Son grand chien est tombé du lit...  ça lui arrive dès fois, quand il n'est pas chez lui.

Bref, on papote et l'heure tourne... moi qui comptais partir tôt ! 😝

Nous la quittons et la retrouvons juste avant de partir du camping, accompagnée de son mari à qui elle a tout raconté et elle semble chiffonnée... Croyant que j'étais une petite jeunette de 18 ans, son mari lui fait remarquer que ce n'est pas possible que ma mère ait 72 ans... 😅

Je rigole en lui disant qu'elle s'est trompée de deux bonnes décennies... 🤣 Je veux bien paraitre plus jeune que mon âge, on me le dit souvent... mais là pour le coup, soit elle était mal réveillée, soit elle n'avait pas mis ses lunettes !

Nous voilà reparties pour une belle journée de marche ! J'ai repéré un petit lieu qui semble super sympa et qui se nomme "Le jardin des rêves". Ils proposent des snacks faits maison dont des crêpes. Hmmmmm 🤤

Arrivées sur les lieux, le jardin est fermé... ☹️ Pas grave, il y a une table abritée juste en face à côté d'un stand de pâtés en libre service (ça fait moins rêver que les crêpes, on est d'accord ! 😅) et la possibilité d'acheter des boissons fraiches. 

Le patron sort de sa maison et vient ouvrir son local d'un air blasé pour que nous puissions nous servir dans le frigo. Je lui demande si je peux brancher ma batterie externe sur une de ses prises le temps du repas. Il n'a pas l'air emballé mais accepte... Il nous pose des questions sur notre chemin et lance des piques sarcastiques. On devine qu'il ne porte pas spécialement les pèlerins dans son cœur.

Nous mangeons un melon sorti de notre sac et lui demandons s'il y a une poubelle à disposition pour y jeter nos détritus. Il répond que non, mais il y en a une dans le village 3 kms plus loin. Ok... Il ajoute : "La peau du melon, balancez-là dans le fossé !"

Je montre mon désaccord. On m'a appris qu'il ne fallait pas jeter n'importe où les déchets, même s'ils sont verts, car cela peut perturber la faune... Il se fout de moi et commence à m'expliquer d'un ton condescendant que le plastique, faut pas le jeter dans la nature mais que les déchets verts comme le melon, la pomme etc... on peut. Bref... il me saoule, j'abrège mon repas pour partir d'ici au plus vite. 😤

Un peu plus loin, nous rencontrons un habitant qui nous confirme que tout ce qui intéresse ce monsieur, c'est l'argent. 

Avant de reprendre notre route, le petit papy me demande si je reprends bientôt l'école... "Oulala c'est fini depuis longtemps pour moi l'école !"

"Ah bon ! Je vous ai rajeuni", me dit-il en rigolant ! Décidément qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui ?!!! 🤣

Quelques kms plus loin, nous faisons une halte dans ce chouette lieu tenu par des enfants ! En fait, c'est leur coin "jeux" qu'ils laissent à disposition des pèlerins et leur offre même des boissons fraiches le temps de midi. Nous arrivons trop tard, les enfants sont déjà partis.

C'est super mignon et en plus, il y a une poubelle !!!! 🤣 

Je profite de cette pause pour retirer mes chaussures et prendre soin de mes pieds. J'ai acheté une boite de pansements spécialement conçus pour les ampoules, ça fait comme une seconde peau.

Plus de 10 euros les 10 pansements, à ce prix-là ils ont intéret à être efficaces ! Ça atténue bien la douleur mais ça reste long à cicatriser... 😔

Ce soir, nous avons prévu de dormir en gite, dans un vrai lit, près d'Aroue. Un peu de confort nous fera du bien ! Le chemin pour y arriver est peu praticable. On s'enfile en bordure d'un champ de maïs et on se demande où on va atterrir ! 

Des pancartes nous indiquent le chemin. Au bout de la prairie, j'aperçois enfin une maison. C'est le gite de Bellevue tenu par Marcel et Marie-Paule, un adorable couple de 86 et 87 ans !

Dans cette demeure, tout est "à l'ancienne". L'ambiance est d'un autre temps et ça me rappelle les gites de l'époque où on partait en vacances avec ma grand-mère... J'ai l'impression de faire un bon en arrière !

Nos hôtes sont très gentils et nous accueillent avec leurs habitudes de "vieilles personnes" ce qui changent des autres gites. J'aime beaucoup, des petits détails me rappellent tellement de souvenirs de l'enfance...

Marie-Paule ne voit quasiment plus clair, elles distinguent nos silhouettes mais ne peut pas voir nos visages. Malgré cet handicap, elle est très dynamique dans sa maison, c'est impressionnant !

Nous retrouvons nos 3 petits allemands qui ont campé leur tente dans le jardin.

Marie-Paule nous emmène "au magasin", une petite pièce qui abrite une armoire et un frigo et où l'on peut acheter un peu de nourriture en dépannage. Même les produits me rappellent les placards de ma grand-mère ! C'est émouvant ! 

On y achète quelques œufs que nous mangerons ce soir, des compotes, des tomates, une petite portion de beurre et... du chocolat noir !

Le soir, nous occupons la cuisine en compagnie de Johanna, la jeune allemande qui prépare des pâtes pour elle et ses deux compères. Les échanges restent très timides. Elle ne parle pas français, je ne parle pas allemand mais on arrive à s'entraider pour des petites choses telles que trouver où est rangé le sel, comment on se sert de la plaque électrique, etc. 😃

Le repas sera gastronomique ce soir ! Des œufs sur le plat ! Miam enfin un peu de protéines ! J'en garde deux pour demain, nous les mangerons cuits dur.

La salle de bain est austère, les chambres sont d'un autre temps, certains vous diront que c'est vieillot... moi j'ai adoré ce lieu parce que des lieux comme celui-ci qui appartiennent à une autre génération, il n'en existera plus d'ici quelques années. 

Gratitude 🙏🏼

Jour 7 : les miss d'Ostabat 💋💄

Une fois n'est pas coutume, nous avons opté pour le petit-déjeuner. Et c'est en compagnie de Marcel et des trois jeunes allemands que nous dégustons thé, café, jus d'orange, tartines grillées et confitures maison ! 

Marcel parle allemand, c'est l'occasion de connaitre un peu plus nos compagnons de route. Il leur pose des questions, joue les traducteurs. C'est chouette ! Nos trois petits jeunes viennent de terminer leur études et entrent dans la vie active.

Celui qui parle le plus français, essaie de communiquer avec moi. Il s'appelle Linos, c'est du moins ce que j'ai compris phonétiquement et je ne sais pas comment ça s'écrit ! 😝 Il prend son temps pour trouver les bons mots et on finit par se comprendre.

Je prends conscience qu'il n'y a pas besoin de connaitre une langue à le perfection pour communiquer !! Et qu'on peut prendre son temps, qu'on a le droit faire des erreurs... que c'est une étape normale dans l'apprentissage et qu'il n'y a que comme ça qu'on progresse... 

Je repense au jeune mexicain, ma "honte" de ne pas bien parler espagnol... et de n'avoir pas osé m'exprimer. Je regrette.

Marcel nous propose d'aller cueillir des figues dans son jardin avant de repartir ! 🙏🏼

Il y a deux chemins pour rejoindre notre étape de ce soir, un peu avant Ostabat. Le chemin d'origine, qui traverse des maïs et une variante qui passe sur des hauteurs avec de beaux points de vue. D'après nos hôtes, ce serait une des plus belles étapes du chemin ! Mais il faut rajouter quelques kms au compteur. Avec mes pieds douloureux, j'opte pour le plus facile... 

De toute façon, le temps n'est pas terrible, la vue est bouchée. Et ils annoncent des orages, je n'aime pas ça. Je préfère ne pas trainer ! 

À peine nous quittons le village que le temps se gâte ! On entend l'orage qui gronde au loin. J'essaie de rester calme et je fais de l'EFT pour apaiser mon angoisse. Pour le moment tout va bien, il n'y a aucun danger.

L'orage se rapproche, la pluie commence à tomber. Nous marchons sous les arbres, aucun village en vue. Je commence à stresser quand soudain nous apercevons une maisonnette avec un panneau "privé, défense d'entrer" à l'entrée du terrain. La pluie s'intensifie, quelques secondes d'hésitation... on passe en dessous de la cordelette et on file vers les habitations. Les volets de la maison sont fermés, il n'y a personne mais la porte de l'étable est ouverte, on se faufile à l'intérieur pour se mettre à l'abri. 

Il pleut très fort... on patiente un long moment. Toujours personne. Je m'efforce d'accueillir l'orage, de ne pas fermer les yeux et de regarder les éclairs tout en tapotant encore et encore les points d'EFT pour m'apaiser. Ça fonctionne. 

La pluie s'est arrêtée, l'orage s'est éloigné, nous reprenons tranquillement notre route. Nous croisons un couple de pèlerins qui se sont mis à l'abri dans une chapelle avec nos trois jeunes allemands. 

Les paysages sont beaux, verdoyants ! Nous ne regrettons pas d'avoir pris le chemin le plus facile, même si les points de vue offraient de belles vues sur les Pyrénées, nous n'aurions rien pu voir.

Petite pause miam sur les marches d'escalier d'une maison fermée dans un petit hameau. Nous n'avons pas trouvé mieux pour faire notre pause déjeuner ! Nous échangeons quelques mots avec deux cyclistes anglais en grignotant les merveilleuses figues de Marcel ! 

Chez nous dans le nord-est, les figuiers sont rares et poussent uniquement dans quelques jardins de particuliers. Les figues sont chères dans les magasins si bien que je les achète avec parcimonie... Pour une fois que je peux en manger à volonté, je ne m'en prive pas ! 🤩

Le soleil est revenu, il fait chaud, très chaud même ! Je n'en peux plus... Petite pause à Uhart-Mixe. À l'entrée du village, nous passons devant une magnifique propriété. A l'entrée de son parc, une pancarte nous indique le chemin d'une expo gratuite dans l'ancienne chapelle magnifiquement rénovée.

Nous y allons. Plusieurs artistes exposent leurs œuvres : peintures, sculptures... Cette pause est colorée et régénérante ! J'aime beaucoup. 

Et c'est reparti. Encore un dernier effort... 

On se rapproche de plus en plus des Pyrennées. Les paysages sont de plus en plus agréables à regarder, ce qui me fait momentanément oublier mes douleurs.

J'apperçois un chevreuil qui sort des touffes d'herbes à quelques mètres de moi et qui s'enfuit en courant !  Je n'en avais jamais vu d'aussi près ! 😁

Nous arrivons au petit village d'Harambeltz où je prévois de dormir ce soir. Or, le gîte est exceptionnellement fermé aujourd'hui. Pas de bol ! On téléphone au gite du prochain village, il y a encore de la place. Cool ! Mais ça rajoute 3,5 kms en plus... et ce sont toujours les derniers kms les plus longs ! 😭

Marie-Amélie est assise sous le porche de la chapelle Saint-Nicolas et nous propose de visiter les lieux. Elle et quelques bénévoles se relient chaque jeudi pour raconter l'histoire de la chapelle du village dont les habitants sont co-propriétaires. Les autres jours, elle est totalement fermée. Quelle aubaine pour nous ! 🤩

Marie-Amélie nous guide à travers l'histoire de ce lieu si particulier. Ancien hôpital qui accueillait des pèlerins sur le chemin, cette chapelle est dédiée à Saint-Nicolas, ce qui est plutôt rare dans cette région. 

Saint-Nicolas est davantage fêté dans le nord-est, particulièrement en Lorraine, nous en connaissons quelque chose ! Quand nous disions que nous sommes Meusiennes, Marie-Amélie est heureuse de nous partager son enfance à Verdun et de ses souvenirs de St-Nicolas qui apportait cadeaux et friandises ! Décidément, quelles synchronicités !

Nous avons passé un agréable moment dans cette chapelle si particulière et remercions Marie-Amélie pour sa gentillesse et ses explications.

C'est dans de tels endroits que je recharge mes batteries ! Je suis suffisamment requinquée pour reprendre la route malgré la fatigue. 

Alors qu'il restait à peine trois kms pour arriver à Ostabat, nous croisons un couple venant de se garer au bord d'une route pour promener le chien. Nous échangeons quelques mots et la femme qui perçoit notre fatigue nous propose de nous conduire jusqu'au village.

Nous sommes gênées par sa proposition, ils viennent de garer leur voiture ! Mais la femme insiste, alors nous acceptons. Le mari remonte dans sa voiture en soupirant... on s'excuse auprès de lui, il dit d'un air blasé qu'il a l'habitude et qu'avec sa femme, il s'attend à tout... 😅

Harmonie - c'est ainsi qu'elle se prénomme - est aux petits soins ! Elle nous aide à charger les sacs, cherche notre gite sur le GPS pour nous déposer au plus près... Que de bienveillance dans ses propos. 🙏🏼

Arrivée au gite d'Ostabat, une des plus vieilles bâtisses du village, j'aperçois deux femmes d'une cinquantaine d'années, élégamment habillées qui clopent au balcon, petite jupe blanche et petit haut rose pour l'une, petites sandales de ville avec vernis à ongles pour l'autre, maquillées et coiffées comme si elles sortaient de chez le coiffeur... je suppose que ce sont nos hôtes !

Elles nous accueillent et on les rejoint dans la salle commune pour prendre le pot du pèlerin. Je comprends assez rapidement qu'elles sont des clientes et non nos hôtes comme je l'ai cru de prime abord ! Des vacancières peut-être ? 🤔

Tandis qu'elles se mêlent aux conversations, je leur demande "mais euhh... vous marchez ?!!" "Bien sûr ! Nous faisons plus de 30 kms par jour !" me disent-elles non sans une pointe de fierté !

😮😳🙈

Wahou mais comment c'est possible ! J'en fais à peine plus de la moitié, j'arrive dégoulinante, les cheveux en bataille, des pansements plein les orteils... et même après la douche, le résultat n'est guère plus reluisant ! 😅

Et bien, bravo mesdames ! Je vous tire mon chapeau. 👏

Le gite est rustique, j'aime ! Notre hôte partage l'apéro puis nous laisse prendre nos marques dans les lieux. Les deux femmes sortent manger au restaurant, toutes pimpantes, tandis que nous partageons la cuisine avec Thierry. 

Thierry est dans la mouise ! Il n'a plus d'argent liquide et il ne trouve plus de distributeurs ! C'était pourtant mentionné dans le Miam-miam Dodo ! Ils conseillaient de prendre ses précautions jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port ! Certains gites ne prennent pas la carte... il a donné le reste de son argent pour payer sa nuit et n'a plus rien pour acheter à manger.

Nous partageons notre repas avec lui et discutons. Je me trouve de plus en plus à l'aise avec les inconnus. Je m'affaire à mes petites préparations culinaires sans que mon système nerveux s'affole. Merci l'EFT. C'est fou comment j'ai changé depuis le premier chemin !

Après une belle soirée, nous rejoignons nos chambres respectives sous les combles. J'aime ces vieilles maisons !!! Je m'y sens tellement bien. 😁

Jour 8 : coucou les copains de Dijon 🥰

Nous nous apprêtons à quitter notre gite quand nous voyons deux énormes sacs prêts à être transportés ! Ce sont les affaires de nos deux pèlerines. Effectivement, je comprends mieux ! 😅

Il parait que le transport des bagages devient problématique sur le chemin car les gens emportent de plus en plus ! J'ai vu entre autres, une femme se mettre des rouleaux dans les cheveux, un homme regarder un film sur son ordinateur portable dans son lit... 😳

Mais... pourquoi ?!! 😝 Pour moi, le chemin c'est revenir à l'essentiel. C'est se dépouiller du superflu. Loin de moi l'idée d'émettre un jugement mais je me questionne sur la raison qui pousse ces personnes à emprunter le chemin de Compostelle et surtout qu'est-ce qu'elles y trouvent... la prochaine fois, il faudra que je leur demande ! 

Bref, nous passons à l'épicerie et retrouvons nos jeunes allemands ! Heureux de nous revoir, ils essaient à nouveau d'entrer en communication. Je comprends qu'ils ont dormi dans un gite tout neuf et tout moderne, à l'inverse de nous qui avons séjourné dans l'une des plus vieilles maisons du village !

Les amis Xavier et Kat sont en route ! J'ai abandonné l'idée de les rejoindre à Roncevaux depuis bien longtemps... quand soudain je pense à un truc ! Et s'ils passaient par Saint-Jean-Pied-de-Port (notre prochaine étape), on pourrait peut-être s'y rencontrer !

Au même moment, je reçois un message de Xavier qui me propose de passer nous faire un petit coucou à notre prochaine étape ! Transmission de pensées, j'adooore !!! 😎

Notre chemin nous amène jusqu'à cet abri super bien aménagé ! J'aimerais tellement trouver davantage de lieux comme celui-ci sur le chemin ! Le propriétaire a pensé à tout jusque dans les moindres détails. 

Il y a même un miroir au dessus du robinet d'eau et une petite tablette en bois pour poser les petites affaires de toilettes !

Et l'intérieur... regardez-moi ça ! De la pierre, du bois, une grande table, des lits, des portes-manteaux fixés au dessus d'une grille pour pendre les capes mouillées, des rideaux pour la nuit... 

Dommage qu'il se trouve au bord d'une route très passante et donc bruyante ! 

Cet endroit me rappelle le premier chemin où on avait dormi avec les amis Geoffrey et Chimgee dans une ancienne chapelle réaménagée en abri libre d'accès ! Sauf qu'il n'y avait pas de vrais lits, seulement des planches de bois pour dormir ! 😝

Petite pause à Gamarthe pour remplir les gourdes au cimetière à côté de l'église. Quelques pèlerins dont Thierry se retrouvent autour d'un café, mais nous arrivons trop tard, la boutique ferme !

Encore une très jolie étape, plus en se rapproche des Pyrénées, plus je me délecte du paysage. Je ne connaissais pas du tout le Pays Basque, j'aime beaucoup ces petits villages, leurs maisons blanches aux volets rouges. 

Nous arrivons à la croisée des chemins avec la voie du Piémont qui passe par Lourdes. Le chemin se poursuit par une grosse et longue montée sur une route fraichement goudronnée...

Notée en vert sur le Miam-Miam Dodo, je l'aurais volontiers mise en orange, voire en rouge ! 🥵 J'en viens même à me demander si on est sur le bon chemin... mais oui, c'est bien ça. 

Je reste en contact avec Xavier pour le point de rencontre. J'espère rejoindre St-Jean-Pied-de-Port pour se retrouver là-bas mais au rythme que nous avançons, ça risque de faire tard pour eux. 

Finalement, nous décidons de nous arrêter quelques kms avant, à Saint-Jean-le-Vieux. Nous sirotons une boisson fraiche en attendant nos deux compères qui viennent de Dijon !

Exténuées, nous leur demanderons s'ils peuvent nous conduire à St-Jean-Pied-de-Port en voiture. Il reste moins de 4 kms mais c'est trop... et nous souhaitons arriver pas trop tard au camping pour pouvoir se poser et faire quelques emplettes. 

Et voilà ! Après avoir tassé les sacs et nous dans la voiture, nous voici tous à Saint-Jean-Pied-de-Port pour quelques instants. Ils ne tardent pas, il leur reste de la route pour aller à Roncevaux. Ils commenceront leur chemin demain matin. 

Nous retrouvons nos jeunes allemands pour la dernière fois ! C'est la fin du chemin pour eux, ils s'arrêtent ici... ☹️ Trop contente de les revoir avant leur départ ! Nous sommes tous de plus en plus à l'aise même s'il y a toujours cette barrière de la langue. 

J'ai beaucoup de gratitude pour ce qu'ils m'ont apporté sans le savoir. Le fait de les observer m'a donné confiance en ma pratique des langues étrangères même si je ne connais que quelques mots, je sais que je peux les utiliser, sans honte, sans gêne, c'est toujours mieux que rien !

Saint-Jean-Pied-de-Port est une très belle ville avec ses ruelles pavées, ses jolis petits ponts, ses pierres roses. J'aime beaucoup cet endroit, j'ai très envie de m'y imprégner.

Xavier nous a recommandé une bonne crêperie mais elle est exceptionnellement fermée... 😡😭 Nous nous rabattons sur un petit restaurant et choisissons la salade végétarienne gouteuse et colorée. Envie de fraicheur !

Le gâteau basque en guise de dessert est délicieux avec sa boule de glace accompagnée de chantilly.

Petite marche digestive avant de rejoindre le camping. J'aime cette ambiance nocturne ! Je me sens tellement bien ici ! J'y serais bien restée plusieurs jours...

Demain, nous envisageons de faire une petite étape de 5 ou 6 kms en partant en début d'après-midi, ce qui nous laisse le temps de profiter des lieux encore un peu ! 

Jour 9 : au bord de l'effondrement... 😞

Ce matin, nous laissons la tente et les sacs au camping et prenons le temps de nous balader dans la ville sous un ciel magnifiquement bleu. Nous partirons vers 14h cet après-midi. Ce n'est pas l'heure idéale pour marcher, on est bien d'accord, mais ce sera une toute petite étape. 

Petit tour à l'église, j'avais prévu d'y déposer les prières et intentions que vous m'avez confiées mais il n'y a rien de prévu à cet effet, à mon grand étonnement ! Alors j'allume des bougies. 🕯️♥️

Nous nous dirigeons vers l'accueil des pèlerins pour faire tamponner la crédenciale et se renseigner sur notre prochaine étape : la traversée des Pyrénées et le passage de la frontière espagnole !

Une très gentille dame nous guide sur le meilleur sentier à prendre à travers un plan avec diverses indications. J'appréhende quelque peu cette étape... Elle est longue, très longue avec beaucoup de dénivelé et très peu d'endroit pour se poser en cas de problèmes. 

On trouve un salon de thé pour prendre un petit-déjeuner. Je suis très très gourmande ce matin...  😇

Nous retournons au camping chercher nos affaires avant de se ravitailler au supermarché afin d'être en autonomie alimentaire pour un ou deux jours. 

Un câlin aux arbres pour recharger les batteries et c'est parti pour la grande aventure de la traversée des Pyrénées ! 

J'ai eu l'idée de couper l'étape en deux et de faire une toute petite étape de 5 ou 6 kms aujourd'hui. Petite mais costaude ! C'est l'une des parties les plus difficiles avec des montées signalées en rouge sur le Miam-Miam Dodo. C'est toujours ça qu'on n'aura pas à faire demain...  

La montée est hard ! Surtout avec la chaleur ! Je savais bien que ce n'était pas l'heure idéale pour monter... demain nous avons plutôt intéret à démarrer tôt ! 

Nous suivons une coréenne qui va devenir notre voisine de chambre. Elle est bien équipée, protégée du soleil de la tête aux pieds et porte même des gants !

Nous arrivons au gite d'Honto tenue par Jeanne une jeune demoiselle de 86 ans ! Elle nous raconte que lorsqu'elle était jeune, elle faisait tout ce trajet régulièrement, à pieds, jusqu'à St-Jean-Pied-de-Port pour aller au travail ou en ville... 

Le gite est super, bien conçu, moderne et peut accueillir plusieurs groupes ! Il y a tout ce qu'il faut pour y passer une bonne nuitée (et même plus, j'y serais bien restée une semaine entière ! 😇). 

Jeanne est la première à avoir ouvert un gite pour pèlerins dans le coin, il y a plus de 30 ans et elle en est fière ! 

Nous ne sommes pas tous seuls, de nombreux pèlerins italiens nous rejoignent dont un couple qui s'accapare de la cuisine, sans gêne, c'est tout juste si nous pouvons préparer notre repas ! 

Pas un mot, ni un regard envers nous. Ils font du bruit, parlent fort... Je suis un peu surprise par leur comportement. Les autres ont l'air plus sympa heureusement mais il y a la barrière de la langue ! 

J'ai fait 3 ans d'italien au lycée en plus de l'espagnol mais apprendre les deux en même temps était un sacré casse-tête, je mélangeais tout. Alors j'ai préféré par la suite me concentrer sur l'espagnol si bien que je n'ai pas entretenu mon italien ! 

Le soir, nous partageons notre chambre avec la coréenne très discrète, qui ne nous accorde aucun sourire, aucun mot, aucun regard... jusqu'à ce qu'elle ait besoin d'aide pour faire fonctionner la machine à laver.

Nous arrivons quand même à échanger quelques mots grâce à Google Traduction avant de dormir afin de nous mettre d'accord sur l'heure du réveil. 

Je suis un peu perturbée par cette soirée entourée d'étrangers. Je n'ai jamais vraiment voyagé et je n'ai pas l'habitude de communiquer autrement que dans ma langue natale. 

Je n'ai pas non plus l'habitude d'être confrontée à d'autres cultures et ça me déstabilise. J'essaie de comprendre, de m'adapter. C'est trop brutal et je ne m'y étais pas préparée. 

C'est toujours compliqué pour moi quand c'est nouveau, un rien me déstabilise et mon fonctionnement autistique s'en retrouve très malmené. Je suis face à de nombreuses questions, incompréhensions, imprévus... bref... tout ce qui peut amener à un effondrement autistique.

Vigilance...

Un effondrement autistique, c'est lorsque le cerveau se coupe, se bloque, se met en mode survie face à une situation complexe qu'il n'arrive plus à traiter, une surcharge sensorielle ou émotionnelle. Dans ses moments-là, je perds toutes mes facultés de raisonnement, de prise de décisions. C'est comme un orage intérieur, le chaos dans ma tête et c'est très très fatiguant.

Je sais que si je m'effondre, ma mère ne pourra pas prendre le relai, je dois absolument me mettre dans ma bulle et me recharger, tant pis si je passe pour une asociale, ce n'est pas un choix, c'est juste vital. 

Jour 10 : la traversée des Pyrénées 🤩

J'ai bien dormi, j'ai rechargé mes batteries. La coréenne ayant mis son réveil très tôt, nous nous levons de bonne heure et partons pour 8h (ce qui relève de l'exploit 😅). De nombreuses personnes passent déjà devant le gîte, parties très tôt ce matin de St-Jean-Pied-de-Port !

Je suis heureuse d'avoir déjà fait un bout hier... parce que ça va être une très grosse journée. Heureusement, la météo est avec nous (ni trop chaud, ni trop froid) et le ciel sera suffisamment dégagé pour qu'on puisse profiter des magnifiques panoramas bien que nous démarions sous la brume !  

Regardez comme c'est magnifique ! 🤩 Nous en oublions presque la difficulté et les douleurs aux mollets tellement c'est beau ! 

La brume laisse la place à un ciel orageux. Je perçois quelques éclairs au loin. J'arrive à ne pas paniquer et même à y jeter un coup d’œil de temps à autre... Wahou, quel progrès ! 

Je ne me sens pas en danger, il y a du monde, quelques voitures qui passent régulièrement et un abri un peu plus loin. C'est une étape qui est fortement déconseillée en cas de mauvais temps car les abris sont rares.

Un homme offre un bonbon à tous les pèlerins qu'il dépasse ! Ce sera mon petit-déjeuner, un peu frugal certes... 😁

Nous passons devant le refuge d'Orisson sans nous arrêter. Je préfère avancer. Il y a beaucoup de monde sur le chemin, je ne m'attendais tellement pas à ça ! Nous qui n'avons croisé que très peu de pèlerins jusqu'à St-Jean, c'est étrange de se retrouver tout à coup entouré de nombreuses personnes étrangères car oui, durant cette étape, nous n'avons croisé que 3 françaises ! 😳

Le ciel est toujours menaçant... mais qu'est-ce que c'est beau ! Vaches, moutons et chevaux se promènent en liberté. C'est un pur bonheur cette étape ! On en oublie la difficulté... 

Il reste 11,6 kms pour arriver à Ronceveaux en prenant le chemin le plus court (mais nous prendrons le chemin le plus long qui est plus doux, moins escarpé). Allez, on se motive ! 

Le ciel se dégage, les paysages changent... 

Je trouve un petit coin derrière la bergerie pour faire pipi... Pas évident de se cacher dans ce paysage désertique ! 

Les mots me manquent... 🤩

Nous faisons une halte à la vierge d'Orisson et profitons de l'instant présent. C'est sans nul doute la plus belle étape que j'ai vécue sur le chemin... Bon il faut dire que j'adore les montagnes et je me sens totalement dans mon élément lorsque j'y suis. J'aime tellement... L'air est tellement bon, vivifiant... 

Je me sens protégée quand je vois ces belles dames de roche au loin et pourtant la montage ça peut être très effrayant... mais moi je m'y sens en sécurité. J'ai besoin de cet ancrage... 

Nous croisons beaucoup de monde mais aucun français ! C'est déroutant ! Il y a de nombreuses nationalités si bien que je ne sais plus en quelle langue je dois répondre à leur "hola !", buongiorno! , "Hi" et j'en passe... 😅

Le mieux, c'est de dire "Buen camino !" à tout le monde et puis voilà. 🤣

Je ne m'étais vraiment, mais vraiment pas préparée à cela, ça me donne le tournis. Je m'étais juste préparée à l'espagnol et surtout, je pensais qu'il y aurait encore beaucoup de français, d'autant que nous n'avons pas encore passé la frontière ! 

Un food truck s'est installé au bord de la route ! Le monsieur vend sa production de fromage en petites portions, idéal pour les pèlerins, avec des tranches de pain à disposition, des œufs cuits durs, des bananes en vente à l'unité... bref, c'est génial !! 

En en plus, il est français !!! Ahhh enfin quelqu'un à qui parler !!! 😅 C'est surtout pour ma mère que c'est le plus frustrant, elle qui aime échanger quelques mots avec quiconque croise son chemin, elle ne peut discuter avec personne aujourd'hui ! 🤣

La brume refait son apparition. Je pense aux pèlerins qui passent un jour de ciel voilé, il rate quelque chose... Heureusement, ça ne va pas durer ! 

La borne nous indique que ça y'est, nous passons la frontière espagnole... à pieds ! 😎 Wahou ! Quel chemin parcouru depuis Puy-en-Velay !!! On peut être fières de nous ! 

Un petit peu de rafraichissement à la fontaine de Roland où s'entassent une montagne de détritus débordant de la poubelle, des bouteilles plastiques et des canettes de soda, preuve du passage de nombreux pèlerins... Je ne comprends pas comment on peut laisser ça comme ça (je n'ai pas pris en photo, c'était trop moche) alors qu'il est si simple de ramener ou de mettre dans une autre poubelle. Ça me choque ! 

Vu le monde croisé durant cette étape, je m'inquiète de savoir s'il y aura encore de la place à l'abbaye de Roncevaux. Je ne sais pas trop comment ça se passe, j'espère arriver à gérer tout ça, avec la fatigue, le monde et la barrière de la langue... je ne vous cache pas que j'appréhendais cette étape et l'arrivée en Espagne depuis le début de notre périple. C'est un gros défi pour moi. 

Les paysages changent ! La partie espagnole est beaucoup plus boisée. Ce n'est plus du tout la même ambiance ! 

Nous sommes arrivées au point culminant de notre étape : le col Lepoeder qui culmine à 1420 mètres. Physiquement, ce fut assez sportif mais honnêtement, je m'attendais à pire. Il faut dire que les conditions météorologiques étaient avec nous ! 

Il est temps de redescendre à présent ! Nous avons le choix entre deux chemins, un qui traverse la forêt sur un chemin escarpé et un autre qui passe par la route et qui est plus doux. Nous choisissons le second comme nous l'a conseillé la dame de l'accueil du pèlerin. 

Je reçois un message de Bouygues me disant que je ne peux plus passer d'appel (sauf numéro d'urgence) ni envoyer des SMS et que je n'ai plus accès à internet. Je ne comprends pas... Mon forfait fonctionne à l'international habituellement ! J'espère que ce n'est qu'une erreur et qu'une fois à Roncevaux, j'aurais à nouveau de la connexion. 

Nous apercevons Roncevaux en bas, dans la vallée ! Youpi ! Allez, encore un petit effort ! Les derniers kms sont toujours les plus durs ! 

On y est !!! Nous suivons les flèches, entrons dans la cour et rejoignons la file d'attente. Je suis stressée, il n'y a aucun pèlerins français, mon espagnol est rouillé, et je ne peux pas vérifier avec le traducteur de mon tel, je n'ai toujours pas de réseau. 

Les hospitaliers qui nous accueillent parlent anglais. Bien qu'ils n'ont pas l'air d'espagnols je tente de leur parler en espagnol mais je comprends qu'ils sont hollandais et ne parlent pas du tout espagnol ! 😳 L'un d'entre eux parlent un peu le français... ouf. 😅 

Je suis complètement déstabilisée... heureusement, ils sont super gentils, ça aide à me détendre un peu. 

On nous fait remplir un papier puis on nous envoie à un guichet où nous devons présenter papiers d'identité, crédenciale et où on nous donne un papier avec nos numéros de lits. Cette fois la dame parle espagnol ! 😁

Le grand et beau dortoir dont m'avait parlé Xavier est plein. On nous dirige vers des petits dortoirs secondaires (le sous-sol comme dirait Xavier ! 😅) et on nous attribue nos lits. Il y a une grosse flaque d'eau sur le mien et une gouttière au dessus... oh non mais fallait que ça tombe sur moi 😭

On cherche un hospitalier et on essaie de lui expliquer mon problème... Ça bouge comme dans une fourmilière là-dedans, j'ai le tournis... On nous change de dortoir, on nous redonne de nouveaux tickets avec les numéros de lit. Cette fois c'est bon. Ouf ! 

J'ai le lit du haut il n'y a qu'un seul tabouret pour tous, pour pouvoir monter dans les lits supérieurs. C'est assez folklorique. Nous retrouvons l'un des italiens rencontré à Honto.

Je suis à nouveau en effondrement autistique. Je m'assoie sur le lit du bas et j'attends. Je ne vois plus rien, ne comprends plus rien de ce qui se passe autour de moi. J'attends que ça passe et que mes fonctions reviennent. Je suis perdue.

Dans ses moments-là j'ai besoin de retrouver mon centre et qu'on me remette sur les rails et qu'on me donne les étapes à faire. Si je dois aller prendre ma douche par exemple, je suis incapable de savoir ce que je dois prendre (le savon, les vêtements...). Tout est confus et je ne sais plus dans quel ordre je dois faire les chose. C'est le chaos total dans ma tête.

Chez moi j'ai des astuces pour y remédier mais je ne suis pas chez moi et je dois composer avec mon environnement. 

C'est une facette de l'autisme qui est difficilement compréhensible pour les non-autistes qui voit une personne qui semble "normale" perdre d'un coup toutes ces facultés intellectuelles. Personnellement, j'en parle pas et je masque énormément, parce que les personnes en face de moi bien souvent ne comprennent pas et n'agissent pas de la bonne manière, ce qui ne fait qu'empirer la situation.

Ma mère me remet sur les rails en m'aidant à faire mon sac pour aller à la douche, découpant chaque étape de ce que je dois faire. 

Une astuce qui m'aide beaucoup, c'est faire des listes. Sans liste, je ne suis pas fonctionnelle au quotidien. Certes ça casse un peu la magie de la vie... C'est pour ça que je laisse mes listes de côté lorsque je suis sur le chemin. Parce que je veux vivre autre chose que la routine, ne plus être dans le contrôle et me laisser aller...  

Sauf que là, j'en ai besoin. Tant pis pour la magie du chemin. Après la douche, je sors papier crayon et je note. C'est tout bête mais ça marche. 

J'ai retrouvé mes esprits. Tout va bien. L'endroit est calme, ressourçant. Par contre, il fait plus frais qu'à St-Jean... J'ai un peu froid mais c'est plus fort que moi et malgré mes douleurs aux pieds, je veux faire un petit tour des lieux !!! 🤩

Nous allons jusqu'au parking s'assurer que Titine, la voiture de Xavier, se porte bien. Elle ne s'ennuie pas et s'est même liée d'amitié avec un camping-car ! 

Je m'offre un petit plaisir gustatif à la boutique de l'abbaye : du chocolat et des bonbons sans gélatine de porc ! Qu'est-ce que ça fait du bien de se poser ! Fatiguées mais heureuses d'être arrivées jusque là !

Je réalise que ce soir, nous dormons en Espagne ! 😁

Avant de rentrer au chaud, nous rencontrons Chantal et un autre pèlerin (dont j'ai oublié le nom), deux français ! Enfin, nous pouvons échanger sur notre journée d'hier, nos difficultés, nos problèmes etc... qu'est-ce que ça fait du bien ! J'offre à Chantal un petit livre EFT qu'elle accepte avec joie !

Retour dans notre dortoir, j'enfile le masque, les boules Quies... et dodo ! Le sommeil est un autre problème chez les personnes autistes qui ont souvent un taux mélatonine bas et donc plus sujets aux insomnies et aux difficultés d'endormissement.

Personnellement, à moins de fournir beaucoup beaucoup d'efforts physiques, la plupart du temps je ne ressens pas les symptômes de fatigue le soir (bâillements, paupières lourdes...). Mais là encore, avec des astuces et une bonne hygiène de vie, j'arrive à mieux réguler mon sommeil même si ça ne tient pas à grand chose et que la peur de faire une insomnie n'est jamais très loin !

Jour 11 : aperçu du chemin espagnol 🇪🇸

Je suis réveillée très tôt, vers 5h30, par les premiers pèlerins qui s'activent pour partir aux aurores mais surtout par une grosse envie de pipi. Petit problème, je ne sais pas comment descendre de mon lit, j'ai peur de faire un énorme "boom" en sautant et réveiller les pèlerins qui profitent de leurs derniers instants de sommeil. 😅

Au bout d'un moment, je me décide à descendre en me cramponnant le plus possible aux barreaux et au lieu de remonter dans mon lit, je prépare tranquillement mes affaires dans la pièce à côté.

Nous quittons Roncevaux de bonne heure en compagnie de nombreux pèlerins. Je n'ai toujours pas de réseau, mon téléphone ne m'est plus d'aucune utilité et ça me stresse. Je ne comprends pas, j'ai un forfait international, ce n'est pas normal !

Une autre aventure commence, celle du chemin en Espagne ! J'ai hâte de découvrir et en même temps j'appréhende de devoir tout gérer, je suis dans la période de mon cycle où j'ai le plus besoin de repos (d'où les effondrements à répétitions...), j'espère que je vais tenir. 

Hey ! Una tienda !!! La gourmande que je suis fait que je suis toujours heureuse de trouver des points de ravitaillements ! 😇 Et puis, je vais enfin pouvoir parler un peu espagnol ! 😎

J’espérais goûter des mets dépaysants mais finalement, c'est comme partout, on retrouve les mêmes choses, les mêmes marques. Je suis un peu déçue. La mondialisation me rend affreusement triste. 

Nous traversons quelques villages-rues, Burguete, Espinal dont les maisons reflètent le Pays Basque. J'aime beaucoup. 

Tiens, l'ami Xavier est passé par là et a déposé son empreinte (la fleur de lotus bleu en haut à droite). 😁

Petite pause déjeuner à Espinal. Je suis fière de commander en espagnol deux chocolats chauds au bar, du pain et une sorte de galette sucrée à la pequeña panadería del pueblo

(Le chocolat est tout juste chaud et franchement pas terrible... c'est du Nesquik. Au moins j'aurais essayé !)

En Espagne, le chemin est tracé, bétonné, on dirait que c'est creux en dessous. C'est un peu bizarre de marcher là-dessus. Je me demande si c'est ainsi jusqu'à Santiago... 🤔

Xavier, parti deux jours avant nous est notre guide ! Il m'a recommandé cet endroit insolite. Nous l'attendions impatiemment pour faire notre pause midi ! Hélas, une porte recouverte d'une bâche nous empêche d'entrer, le lieu est fermé... snif ! 

Nous poursuivons jusqu'au village prochain et trouvons un banc pour se poser. Des chats viennent quémander à manger. Avec deux végétariennes, ils sont pas gâtés les pauvres ! Ils essaient quand même de manger nos chips... ils ont l'air affamés ! 

Le chemin est tout défoncé. J'ai peur de me tordre une cheville ! C'est fatiguant, surtout en fin d'étape. En plus ils ont dû se tromper sur le Miam-miam Dodo, l'étape est bien plus longue que ce qui est indiqué. 

Cela commence à m'énerver. Je suis fatiguée... Et je sens la pression monter. Les pèlerins sont nombreux sur le chemin espagnol, je ne m'attendais pas à cela si rapidement. Dans les albergues, c'est premier arrivé, premier servi. Pas de réservations. C'est pour cette raison aussi que beaucoup de pèlerins se lèvent tôt, pour arriver tôt et être sûr d'avoir de la place. C'est stressant...

Moi j'aime prendre mon temps. Surtout que nous marchons avec bien plus de kilos que la majorité des pèlerins qui n'ont pas de tente. Sans parler de ceux qui font porter leurs bagages !

Il y a bien sûr d'autres pensions, d'autres gites mais les prix sont souvent plus chers et mon budget est plus serré que les années précédentes...  

Nous arrivons enfin à Zubiri !

Il y a encore de la place à l'albergue municipale mais je suis hyper fatiguée et je ne supporte plus les bruits, le grouillement incessant de tous les pèlerins. J'arrive néanmoins à me faire comprendre à l'accueil et nous nous installons dans notre chambre.  

Nous sommes dans une petite chambre de 4 personnes. Nous retrouvons notre italien et un américain qui ne sait que dire "bonjour" et qui le répète à chaque fois qu'il nous voit. 🤣

Je ne suis vraiment pas d'humeur à plaisanter ce soir, c'est compliqué. En plus, je n'ai toujours pas internet et la wifi du gite saute tout le temps ! Je fais quelques recherches sur le tél de ma mère et je comprends que mon téléphone est bloqué à cause d'une foutue option !

J'ai souscrit à l'option "blocage" pour éviter les dépassements de forfait mais ce que je ne savais pas c'est que, chez Bouygues, ça vous bloque automatiquement votre forfait à l'étranger même s'il vous reste 150 Go ! C'est débile ! Je me connecte à mon compte et je résilie la fameuse option. Quelques minutes plus tard je reçois un SMS me disant que ceci prendra effet le 13 septembre, soit dans 15 jours ! 😖😤🤬

Après moult recherches pour trouver comment contacter le SAV, j'envoie un message en demandant à ce que l'option soit résiliée maintenant car je suis en Espagne et j'en ai besoin MAINTENANT !!! 👿😡😤

Il y a de l'ambiance en cuisine mais impossible pour moi d'y aller tant le bruit m'est insupportable. Nous préférons manger dehors même s'il fait un peu frais et partir un peu se promener.

Nous retrouvons Chantal, assise sur un banc, en train de lire le petit livre de l'EFT que je lui ai donné la veille ! Oh, c'est génial ! On discute, je lui fais part de mon problème de connexion. Je ne sais pas comment nous allons rentrer à la maison les jours prochains, nous n'avons rien réservé et toutes les applications nécessaires se trouvaient dans mon téléphone...

Elle nous conseille de télécharger l'application Rome2Rio qui est une super application pour trouver tous les moyens de locomotions pour un trajet d'un point à un autre. Je l'installe sur le tel de ma mère, cette application est une pépite, je vous la recommande ! 

Demain nous sommes censées marcher jusqu'à Pampelune et y passer une nuit... je cherche d'autres alternatives car je ne me sens pas de refaire une si longue journée comme celle d'aujourd'hui... j'espère que la nuit me portera conseil. Je n'en peux vraiment plus physiquement et psychologiquement.

Jour 12 : j'en peux plus, j'arrête... 😞

Ce matin, c'est très très dur. Je ne suis pas d'humeur à parler ni à plaisanter avec l'américain qui me dit bonjour dix fois par jour ! Il n'y a qu'un WC pour tout le monde (les autres étant en panne) et quelques pèlerins monopolisent les blocs sanitaires à outrance...

Je peste contre ses personnes qui ne respectent pas les autres.

Je suis triste d'être dans cet état. De voir les gens qui prennent plaisir, qui sont enjoués et moi qui suis dans un état lamentable... j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose de chouette, comme cela m'arrive souvent. Je m'en veux d'être comme ça. 

Ma mère me remet les pendules à l'heure et me dit que je peux être fière de ce que j'ai accompli, avec mes difficultés et tous les bâtons dans les roues que j'ai eus sur ce chemin. C'est vrai, mais j'aurais quand même aimé que cela se fasse avec moins de souffrances et plus de légèreté. 

La bonne nouvelle c'est que j'ai retrouvé ma connexion ! Youpi !!! Je vais pouvoir préparer notre retour (et donner quelques nouvelles à mes fans qui me suivent sur Instagram ! 😇)

On décide de s'arrêter là. Nous sommes à une 20aine de kms de Pampelune. 

On attend un bus sans être certaines qu'il va passer car le tableau indicatif n'est pas très clair. Il finit par arriver avec 20 min de retard. Le chauffeur n'est pas très agréable (peut-être parce qu'il est en retard !) et au vu de l'étroitesse du bus - qui est plutôt une navette -  je me demande comment on va faire pour y caser les sacs sans renverser les autres passagers !

Heureusement, sa collègue assise derrière lui, perçoit notre détresse et nous propose d'aller ouvrir la soute à l'arrière pour y déposer nos affaires. Et en plus, elle parle français ! Elle nous rassure sur la destination du bus. Merci madame, vous êtes notre ange de la journée !

Direction la gare routière de Pampelune. Petite appréhension à l'idée de prendre les transports en commun en Espagne mais finalement tout se passe bien ! Je sens que je prends de l'assurance malgré tout. 

J'ai dans l'idée de remonter jusqu'à Saint-Sébastien et d'y passer la nuit, je trouve un bus pas cher, une pensión pour y passer la nuit et c'est parti !!!

Arrivées à San Sebastian, je sens la pression qui redescend... Nous y sommes ! Il pleut et nous pouvons rejoindre notre chambre qu'à 15h. Nous nous abritons sous des arcades pour manger nos restes et allons voir la mer !!!

La pensión se trouve dans une petite ruelle au cœur de la vielle ville, très animée le soir. Il y a plusieurs chambres avec trois salles de bain communes. C'est familial, chaleureux, propre, fonctionné et personnalisé. Ça change des hôtels modernes et froids. J'aime beaucoup l'énergie des lieux. 

Je suis très heureuse d'être ici. Je me sens plus dans mon élément que dans les immenses albergues.

La vue depuis notre chambre : 

Par contre, je suis moins fan des églises espagnoles qui sont souvent très sombres, très chargées, très lourdes... (hormis la Sagrada Familia 🤩)

Délestées de nos sacs, nous retournons gambader dans la ville sous nos capes de pluie non pas qu'ils pleuvent très fort mais c'est surtout pour cacher la misère parce que je suis fagotée comme l'as de pique et j'ai honte ! 🤣

Les températures ayant baissé et n'ayant pas de vêtements chauds, j'ai superposé la longue jupe kaki (mais trop courte pour moi) sur mon bas de pyjama vert aux motifs floraux avec la polaire violette en haut et les chaussures de marche...

Cela fait du bien de voir la mer. Ça faisait bien 4 ans que je ne l'avais pas vue. Même si ça ne me rend pas euphorique comme la montagne, j'aime bien de la voir de temps en temps, quand il n'y a pas trop de monde.

S'il avait fait beau, j'aurais été me baigner mais il fait trop froid ! 🥶

Voilà à quoi je ressemble, un petit côté Hermione Granger avec ma cape noire de sorcière ! Il ne manque que la baguette magique ! 🪄

J'adore me balader dans les rues de San Sebastian et ressentir l'ambiance espagnole. Tellement de gratitude d'être ici ! Cette année est vraiment particulière.

Numérologiquement, je suis année personnelle 5, ce qui veut dire beaucoup de changements, de déplacements. Une année qui bouge ! Et c'est réellement ce qui passe. Depuis janvier je me suis challengée à tout point de vue ! Je n'ai pas eu un vrai moment de répit. Et même quand je décide de faire quelque chose pour me reposer, ça tourne en challenge, en défi. C'est fou !

Le coin des livres, comme à Paris. Moi qui cherche toujours des livres en espagnol dans les boites à livres, là je suis servie... mais je ne trouve pas ce que je veux.

J'aimerais trouver la saga de Harry Potter en espagnol à petit prix en livres, pas en e-book (je lance une bouteille à la mer, sait-on jamais !) 😁

Nous cherchons de quoi nous restaurer (je rêve d'une tortilla !) mais très difficile de trouver un restaurant qui nous convienne - pas trop bruyant - et qui propose un menu végétarien. Comme nous sommes en bord de mer, il y a du poisson et des fruits de mer partout. Je suis assez fatiguée et je ne suis pas sûre de réussir à me débrouiller ce soir...

Nous nous rabattons sur une petite boutique qui vend des "muns" à emporter avec un beau choix VG et ça a l'air super bon ! Oignons, chèvre & noix pour le salé et chocolat/banane pour le sucré. C'est excellent !

Dernier petit tour nocturne avant de rejoindre notre chambre pour un bon dodo bien mérité ! 

Ce soir, c'est la récompense de tous ces efforts. Je suis heureuse d'être ici dans une chambre en toute simplicité avec une énergie qui me rappelle les vacances en Espagne avec ma mère, ma tata et mes cousines à Noël en 2000 ! 

Nous étions parties à l'aventure un peu sur un coup de tête, jusqu'en Andalousie, c'était la première fois pour moi que j'allais dans un pays étranger et que je dormais dans un hôtel. De super souvenirs ! 🥰

Jour 13 : retour en France 🇫🇷

Je quitte les lieux avec une pointe de mélancolie, je serais bien restée plus longtemps à m’imprégner de l'Espagne. Je me console en me disant que dans un mois, je serai de passage à Valencia, encore une nouvelle ville à explorer ! 🤩

Bon, impossible de repartir sans goûter au traditionnel "chocolate con churros" !

Je suis un peu déçue, trop industriel et le chocolat chaud était moyen. Et puis c'est lourd à digérer ! L'enseigne ne m'inspirait pas trop confiance en terme de qualité mais c'est le seul endroit que j'ai trouvé qui mettait en avant les churros. Ou alors c'est moi qui suis vraiment chiante... 😅

Dernier petit tour dans la ville. Je cherche la estación de tren pour rejoindre la France. La gare est en travaux et j'ai du mal à m'y retrouver. Je comprends que ce n'est pas la bonne gare ! Je dois me rendre à l'Euskotren, le service ferroviaire des Pays Basques.

J'ai trouvé, merci Google Maps ! Ouf, c'est quand même pratique d'avoir un smartphone à nouveau opérationnel ! Direction Hendaye. Tout se déroule bien. Je me débrouille pas trop mal au final ! 

Arrivées à Hendaye, nous avons du temps devant nous avant de prendre le prochain train jusqu'à Bayonne. Nous profitons pour visiter la ville. 

La sortie du train se fait dans une zone vraiment moche et nous laisse un peu perplexes. Pour une ville en bordure de mer, c'est pas très attrayant.

Puis en marchant, petit à petit on y trouve de la beauté. Nous n'étions simplement pas dans le quartier le plus attractif. Néanmoins, ça contraste avec les lieux que nous venons de quitter et ça me fout le bourdon... 

J'ai pas envie de rentrer en France...

On se dirige vers la plage, il n'y a pas grand monde, tout semble mort, désertique. C'est d'une tristesse... 

On trouve un petit coin tranquille sur la plage pour grignoter nos restes. Il y a des courageux qui se baignent ou qui font du surf. J'observe les gens, le chien qui court dans les vagues et je commence enfin à y trouver un peu de plaisir. 

Nous prenons le temps de visiter l'église Sainte-Anne que je trouve particulièrement jolie, lumineuse. Ses vitraux sont magnifiques et colorés (ça rend moins bien sur mes photos qu'en vrai). 

Le thème de la mer est omniprésent, ce qui la rend quelque peu originale. 

Petit tour dans les boutiques à touristes. Cela fait des années que je n'ai pas mis les pieds dans ce genre d'endroit ! J'aime bien de temps en temps, ça fait vacances et c'est ce qui manque chez moi : des touristes. Enfin j'en veux bien un peu mais pas trop quand même, sinon ça devient envahissant... 

Petit plaisir gustatif (et oui encore !!). Un café gourmand pour ma maman et une crêpe flambée au Grand Marnier avec chocolat, chantilly et boule de glace à la vanille, le tout accompagné d'un thé au jasmin. 

Après quelques courses, nous partons en direction de Bayonne pour prendre le train de nuit. Nous avons une heure de correspondance, le temps de manger et de faire un tour rapide du centre de la ville. C'est une région que je ne ne connais pas du tout, autant en profiter ! 😁

Bien qu'un peu désertique à cette heure-ci, la ville est jolie et donne envie d'y revenir pour une visite plus approfondie ! 

Cette fois, direction Paris en train couchette. Comme nous avons pris les billets au dernier moments, nous serons dans des compartiments séparés. 

Sur le quai, nous patientons à côté d'une dame avec ses deux petits chiens. On plaisante en se disant laquelle de nous deux va se retrouver à dormir avec les petits chiens... 😛 (ne sachant même pas si la dame a pris un wagon couchette car il y a aussi des places assises dans ce type de train de nuit). 

Leçon à retenir : ne jamais se moquer, ça vous retombe dessus ! 🤣

Je m'installe dans un des lits du haut. Une classe d'ados passe dans le couloir et tous s'accordent à dire que les compartiments en première classe ont l'air bien mieux que les leurs !

L'un d'entre eux s'exclame "Wahou, ils ont même un coquillage ! 😮"

😅😂🤣

Mon compartiment se remplit et devinez-quoi ? La dame aux deux petits chiens hargneux s'installe dans un des lits du bas. 😝

Les voilà qui commencent à se chamailler parce qu'ils sont jaloux l'un de l'autre. Ils aboient et grognent au moindre bruit de pas dans le couloir... 😖

L'un des deux s'énerve tellement qu'il vomit sur le sol... beurk ! 🤢 La femme ramasse comme elle peut et camoufle l'odeur avec du parfum... 😣

Franchement, je ne comprends pas que les chiens soient acceptés dans un espace aussi confiné, cela peut être vraiment dérangeant. Les deux autres femmes qui m'accompagnaient avaient l'air tout aussi incommodées tant par le bruit que l'odeur.

J’enfouis ma tête sous la couette. J'espère ne pas avoir à me relever cette nuit pour une envie pressante... Ma mère qui dort dans le compartiment voisin entend tout et compatit à mon malheur. 😅

Jour 14 : errance à travers la capitale 🗼

Le lendemain matin, j'enfile vite fait mes godasses et sors rapidement du compartiment. Ouf, je respire !!!!!!!!!! Enfin presque, parce que nous sommes à Paris hein pas à la montagne ! 😅

Il est 7h du matin et notre train pour Bar-le-Duc est à 16h passées... Nous patientons pas loin d'une heure en gare d'Austerlitz, à nous demander ce que nous allons faire aujourd'hui et à attendre que la pluie cesse de tomber...

Mais la pluie ne s'arrête pas... On se décide finalement à prendre le métro avec l'idée de trainer dans Paris... 4 euros le billet !! 😳 Non mais c'est quoi ce délire ?!! Ah mince, ce sont les jeux paralympiques. Quand même, c'est abusé !

On rebrousse chemin... on enfile les capes et on se jette sous les trombes d'eau.

On se prend un petit déjeuner bien au chaud, bien à l'abri... je sens que la journée va être longue si le temps ne s'arrange pas un minimum ! En plus, il fait froid ! Pourquoi ça caille autant à chaque fois qu'on rentre du chemin ?!! 🥶

J'ai repéré le musée de Victor Hugo place des Vosges. Il est gratuit. Youpi ! De quoi nous maintenir au chaud un bon moment ! Quand je rentre dans un musée, généralement je prends mon temps... 😎

(Une fois je suis restée 3 bonnes heures dans un musée sans voir le temps passer et la femme a l'accueil m'a fait la remarque que c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un rester aussi longtemps 😅)

Pas de bol, on se fait refouler à l'entrée ! Nos sacs sont trop gros et ne rentrent pas dans leurs casiers.

Je  demande si on peut les poser en dehors, près des réceptionnistes. Non, pas possible en raison du plan Vigipirate. C'est vrai qu'on a l'air de deux terroristes avec nos capes noires et notre bosse dans le dos ! 😅

Je suis déçue... Où est le traitement de faveur réservé aux pèlerins ?!! 😝

T'es plus sur le chemin ma belle... on ne voit même plus ta coquille cachée sous ta cape, t'es redevenue une personne lambda qui marche dans les rues de Paris. 

La pluie s'est arrêtée. On déambule à travers les rues pour passer le temps. Notre-Dame, la Seine... des grands classiques quoi ! 

Nos pas nous amènent à la place St-Michel où trône mon chouchou, l'Archange Mickaël ! Je me souviens avoir mangé l'année dernière au restaurant libanais juste derrière la fontaine et c'était super bon. Nous y retournons pour prendre un sandwich. Toujours aussi bon. 

Après une bonne dizaine de kms parcourus dans les rues de Paris, nous voici dans le train en direction de la Meuse. Face à nous, deux étranges personnages avec qui nous n'avons pas réussi à échanger, encore une langue qu'il me faudra apprendre ! 🤣

Et voilà, retour maison, retour au quotidien... ça fait tout bizarre. Comme à chaque retour du chemin, il me faut bien une quinzaine de jours pour me réadapter. 

Le mot de la fin...

Que dire de ce chemin... si ce n'est qu'il a été le plus "difficile" de tous et sans doute celui où j'ai pris le moins de plaisir. Je n'ai pas réussi à me connecter à la magie du chemin, j'avais trop de questionnements, de préoccupations, et de challenges à relever. Sans parler de la douleur physique... Beaucoup de souffrances dès le premier jour. 

Il n'en reste pas moins un chemin hyper initiatique ! J'ai été confrontée à de nombreuses situations inconfortables et voici ce que j'en ai tiré : 

  • J'ai affronté ma peur de l'orage à deux reprises et ai pu vérifier l'efficacité du travail fait en amont avec l'EFT ⚡️🎉
  • J'ai rencontré les copines d'EFT !!! 🥰
  • J'ai partagé un joyeux moment avec les amis Xavier et Katherine ! 🥰
  • J'ai acquis et renforcé mon expérience du bivouac (beaucoup moins peur !)
  • J'ai encore amélioré ma socialisation. D'ailleurs après avoir passé quelques jours en Espagne et plus récemment quelques jours en Italie, au retour en France, je me suis dit "Qu'est-ce que c'est facile de communiquer avec des gens qui parlent français !" 🤣
  • J'ai échangé avec des étrangers. Sacrée expérience d'être entourée de nombreuses nationalités et d'essayer de communiquer. Ce fut très déstabilisant pour moi surtout au début mais au moment où j'écris ces lignes, je reviens d'un autre séjour entourée d'étrangers ne parlant pas ma langue et j'ai pu constater mes progrès depuis l'expérience du chemin ! 😁
  • J'ai osé passer la frontière espagnole. Je m'en faisais toute une montagne et finalement j'ai adoré. J'ai renouvelé l'expérience il y a à peine une semaine (Italie & Espagne) et j'ai eu beaucoup moins d'appréhension.
  • J'ai osé m'exprimer en espagnol ! Je n'ai pas dit grand chose mais j'ai osé ! Et je sais qu'avec de la pratique, je pourrais rapidement m'améliorer. J'ai compris qu'il n'y a pas besoin de connaitre une langue sur le bout des doigts pour communiquer.
  • J'ai osé entrer dans des bars, des restaurants, des magasins... habituellement, je fuis ces endroits qui me stressent. Aujourd'hui j'arrive de plus en plus à y aller sereinement.

J'ai compris aussi que l'anglais me serait bien utile... voire indispensable ! 😝 J'ai toujours fait un blocage sur l'anglais, qui est relié à des souvenirs négatifs pour moi. C'est une langue qui ne m'attire pas et m'angoisse... Peut-être qu'un jour j'arriverai à poser un regard différent et trouver du plaisir à l'apprendre ! 

À quand la suite du chemin ?

Vous vous demandez peut-être si je compte poursuivre le chemin l'année prochaine ? Mon intuition me dit que non. J'ai besoin d'une pause et d'aller vers d'autres choses. Le chemin espagnol est complètement différent du chemin français. L'ambiance est autre et nécessite des ressources que je n'ai pas actuellement. 

Je sais qu'un jour je le ferai mais avant j'ai d'autres expériences à faire... 😉 En attendant, je suis très heureuse d'y avoir brièvement goûté, le temps d'une étape ou deux. Au moins je sais à quoi m'attendre ! 😁

Je suis heureuse d'avoir bouclé la Via Podiensis, j'aime aller jusqu'au bout des choses que j'entreprends ! 😊 Cette expérience sur 4 années a changé mon rapport au monde, aux gens, aux inconnus et j'ai de la gratitude pour ces années "Covid" qui ont été le déclic pour entamer ce chemin initiatique ! 

Merci à tous de m'avoir suivie, encouragée sur le blog ou sur les réseaux. Bravo à ceux et celles qui sont parti(e)s à l'aventure suite à mes partages. Je n'imaginais pas donner l'envie à autant de personnes ! Merci pour vos retours, vos photos, vos partages d'expérience !

Je vous dis à bientôt pour d'autres aventures ! 😘

About the Author

Semeuse de graines de bien-être !

  • Xavier Martenot dit :

    Merci Angélique pour ce partage. J’ai tout lu dans l’aprés midi! toujours aussi agréable avec ces petites notes d’humour, où je me reconnais aussi dans ce style!

    De très belles photos; par contre je trouve moyenne celle au début dans le trio le sandwich croqué, elle met mal en valeur…
    Je vois cette amour de la nourriture… celle aprés les assiettes entre les jambes laisseraient plus une autre supposition un peu plus érotique… ca doit-être l’esprit masculin…. ^-^
    Super les jeux avec les ombres, celles dans les pyrénées… grandiose et bien d’autres encore…
    Merci pour l’authenticité, de partager le vécu intérieur les difficultés.
    Je me rends mieux compte de ce qui se passe… c’est nourrissant et touchant au niveau du coeur.
    Aprés nous avoir vu celà à été l’effondrement celà me rend un peu triste même si je dis souvent à Kat je suis beau à tomber par terre… humm j’ai l’impression que notre relation crée de la tension et du stress (bien que là je sentais plutôt bien puisque c’était plutôt surprise et c’était sympa))
    Je sais que celà avait fait bizarre aussi pour nous l’Espagne avec cette interrogation de continuer… puis la magie du chemin!!!!!!!! petit à petit… je sais que l’expérience est là pour toi aussi de cette magie… donc… big Love et la haut ? au dessus du mental! l’appel peut jaillir! et sinn j’ai une petite faveur a te demander bises à Armande aussi
    Merci et Bravo

    • Philosophine dit :

      Salut Xavier, merci pour ton commentaire ! Oui la bouffe et moi, une grande histoire d’amour ! Lol Mes effondrements n’ont rien à voir avec votre rencontre, au contraire, ça m’a fait du bien ! Non, c’est juste que j’étais bien trop fatiguée pour assurer la partie espagnole. Trop de challenge pour moi surtout dans de telles conditions (douleurs, plus de connexion, poids du sac, etc…). Une petit faveur ? Vas-y, dis-moi 😉 Biz à vous deux !

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